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Les costards qui sentent la naphtaline ? Pliés, rangés, fertig ! Horst Tappert ne reprendra plus du service. Schwarzwaldklinik, Marienhof, Verbotene Liebe, Berlin Berlin, Gute Zeiten, schlechte Zeiten* …Ça c’était avant ! Les séries allemandes ont depuis retrouvé du poil de la bête. Merci les plateformes de streaming. Petite sélection des séries les plus enthousiasmantes…
(“Plus belle la vie” version allemande, toujours diffusée, épisode 7600 !)
Kleo Straub, abandonnée par sa mère, élevée et biberonnée au socialisme par son grand-père, un haut dignitaire du régime et proche de la famille Honecker (le chef du parti socialiste unifié de l’Allemagne de l’Est, la SED). En bonne petite communiste, elle s’exécute sans moufter. Douée, elle entre rapidement au service de la Stasi (la police politique, de renseignements et d’espionnage) pour laquelle elle effectue des missions de «nettoyage».
1987. Kleo élimine dans une boite de nuit de Berlin-Ouest, un homme d’affaires américain porteur d’une curieuse valise rouge. Ce soir-là Sven, flic et dragueur un peu lourdingue, la repère au bar. Témoin du meurtre, il sent qu’il tient l’affaire du siècle. Sauf que dans son service – dont il est la risée – on ne croit pas une seconde à la théorie du meurtre et à l’existence de Kleo, le ricain serait mort d’une simple overdose. Affaire classée.
Trahie par son propre grand-père, dénoncée par ses camarades, Kleo est arrêtée et incarcérée par son organisation pour des motifs bidons. Elle croupie dans sa cellule, y perd l’enfant qu’elle attendait et rumine sa vengeance. Elle est libérée de trois ans plus tard grâce à l’amnistie concernant les prisonniers politiques. 1990, entre-temps le mur est tombé, le socialisme n’est plus, la Stasi dissolue. Elle n’a plus qu’un but en tête, comprendre, retrouver et dézinguer ceux qui l’ont balancée. En charge de classer de vieux dossiers prêts à partir aux archives, Sven tombe par hasard sur le celui de Kleo, ce qui corrobore sa thèse de l’assassinat. La traque démarre.
Le chemin de Kleo, sorte de Beatrix Kiddo-Nikita-Sydney Bristow sauce teuton, avide de vengeance et un peu agitée du bocal va croiser celui de Sven, flic ouest-allemand looser, maladroit et aux faux airs de (Davy, plus que de) Sonny Crockett (on a la réf aussi ?). Ces deux-là vont finir par s’apprécier et collaborer pour essayer de retrouver la fameuse valise rouge qui contiendrait des documents compromettants.
Les fans d’espionnage et d’intrigues politico-historiques, de comédies noires tarantinesques. Les nostalgiques des vieux survêts Adidas, de la coupe mulet, des costards Miami Vice, de l’atmosphère berlinoise survoltée des années 80/90 (bande-son bien sympa, entre techno et vieux tubes allemands). Ceux qui s’intéressent à la RDA, au contexte de la guerre Froide et de la réunification. C’est nerveux, drôle et complètement déjanté.
On y croise Erich Mielke, le chef de la Stasi, et la première dame Margot Honecker. Kléo fait partie de ces séries dans lesquelles on rentre vite et facilement et dont il est difficile de décrocher, on enchaine les épisodes sans s’ennuyer. Une série à binge-watcher en un week-end. Ambiance berlinoise, décor vintage, esthétique colorée et casting épatant, bref, j’ai adoré !
Ça commence un peu comme dans Stranger Things. Dans la ville de Winden, une bourgade allemande, un père de famille se suicide. Un enfant disparait, puis d’autres…Ambiance. La question n’est pas comment, mais quand ? Une atmosphère pesante et dark (obviously !), une centrale nucléaire dans une ville morne et grise, une forêt inquiétante et une grotte qui ouvre les portes d’une autre dimension temporelle, des champs magnétiques qui provoquent des phénomènes étranges, le décor est planté.
Passé, présent et futur qui s’entremêlent, avec ses flashbacks et flashforwards, la série n’est pas sans rappeler Lost. Ça demande pas mal de concentration en VF – alors imaginez en V.O. ! – il faut s’accrocher pour la saison 3 et les scénaristes se sont un peu (trop ?) lâchés.
Les fans de séries SF, fantastiques un peu obscures, les fans des années 80 (encore), les amateurs des scénarios qui font des noeuds au cerveau. NDLR : Le générique est signé Apparat (l’autre moitié du groupe Moderat, Apparat + Modeselektor = Moderat). Les créateurs de la série ont depuis planché sur un nouveau projet : 1899. Dispo sur la plateforme fin 2022.
Sur fond d’émancipation féminine, on suit le quotidien des sœurs Schöllack Eva, Helga, Monika et de leur mère Caterina dans l’Allemagne post-nazie. Caterina Schöllack dirige une célèbre école de danse, Galant, située sur la Kurfürstensdamm (Ku’damm) à Berlin-ouest.
Conservatrice, envahissante, dirigiste, Caterina est obnubilée par la bonne réputation et la respectabilité de ses filles, telle une mère Benet tout droit sortie d’ «Orgueil et Préjugés». Objectif : un bon mariage pour chacune d’entre elles. Les filles ont la pression…Sauf qu’au lieu de la rassurer, elles vont lui offrir des palpitations et quelques cheveux blancs à la place.
Poussée dans un mariage de convenance avec un médecin deux fois plus vieux qu’elle, jaloux, autoritaire et violent, Eva tue l’ennui entre amants, galerie d’art et son métier d’infirmière. Helga est une Bree van de Kamp en puissance, étriquée dans ses cols Claudine, ses jupes crayon, sa mentalité conservatrice héritée de sa daronne et le couple-façade qu’elle forme avec Wolfgang, homosexuel refoulé.
Et Monika, c’est l’enfant de la balle. Chanteuse, danseuse, compositrice, actrice elle pond des tubes rock&roll et blues. Avec son pote Freddy, ils forment le duo star « Freddy & Monika ». Une notoriété ternie par quelques scandales : lui, juif et rescapé des camps, un peu looser, est en proie aux fantômes du passé. Elle, mère célibataire, se voit retirer sa fille à la naissance. Confiée à sa sœur Helga, elle fera tout pour récupérer sa garde. Quand le cœur des filles s’emballe, c’est celui de Caterina qui fait des crises de tachycardie
Si (comme moi) vous aimez les séries historiques et les costumes élégants, alors vous aimerez Ku’damm. Une peinture sociale de l’Allemagne d’après-guerre avec en filigrane des thèmes comme le patriarcat, le conformisme, le nazisme, l’antisémitisme ou encore l’homosexualité. Derrière la série, on trouve Annette Hess, écrivain et scénariste, qui vient de publier son roman «La maison allemande».
Sex, drugs and techno. Immersion dans le monde du clubbing berlinois. Robert Schlag, aka Beat, est un faiseur de nuits. Orphelin, paumé, instable, sous substances H-24, il manage une boite techno avec son ami Paul, propriétaire de l’établissement. Lorsque deux jeunes filles sont retrouvées mortes suspendues au plafond du club, c’est la fermeture temporaire. Pour faire face aux difficultés financières, Paul ouvre le club aux investisseurs.
De son côté, Beat est approché par la ESI, les services secrets européens. Pour atteindre le cerveau d’un réseau de criminels, l’ESI a besoin d’un indic et Beat est le parfait cobaye. En échange, on promet de lui fournir des informations sur sa famille. Beat finit par accepter le deal. Le cerveau n’est autre que Phillipp Vossberg, son nouveau patron, un élégant Lord of War, glacial, pas très loquace et impliqué dans tous les business juteux : trafic de drogues, d’armes, d’humains et d’organes.
Pour les technophiles, les noctambules, les fans de Trainspotting, de culture underground et de l’ambiance électrisante des clubs de la capitale. Les amateurs de série type Ozark ou encore Skins. Scénographie froide pour soirées très chaudes, c’est violent (souvent), trash (constamment), on oscille entre fascination et dégoût.
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