De passage dans la capitale pour un long week-end, j’ai pensé que Paris pouvait constituer un bon terreau pour rédiger un article un peu différent tout en restant “corporate”. Où manger allemand à Paris ? Où trouver des recettes traditionnelles allemandes ? Dans quels endroits les parisiens – et les autres – peuvent-ils découvrir la gastronomie allemande ? Expatriés, touristes, quelle que soit la raison, où les allemands peuvent-ils retrouver un petit bout / goût d’Allemagne à Paris ? La raison du déplacement étant autre, je n’ai pas consacré l’essentiel de mon temps à un safari culinaire germano-turque. Mais j’ai ponctué mon programme d’escales gourmandes et posé mon Rucksack dans trois adresses parmi la douzaine de lieux repérés (liste non exhaustive bien entendu et qu’on espère étoffer).
Un nom qui n’a rien d’allemand, mais trendy et assurément plus prononçable que « Haus der 3 Bruder ». Le boss, Mirko Schmitt, est un gars de l’est originaire de la Sarre et qui après une première vie dans la mode a ouvert une élégante pâtisserie-restaurant. Sa petite entreprise rend hommage à son enfance passée auprès de ses deux frères. Est-ce un hasard si le café-restaurant est situé à proximité de la gare de l’est ? Un arrêt idéal en descendant du train ou avant d’y grimper.
Chez « House of 3 Brothers » qu’est-ce qu’on propose ? Des recettes familiales d’inspiration allemande. Oui, mais encore ? Du Käsekuchen ! Nature, citron pavot ou encore aux fruits et crumble. D’autres spécialités fromagères typisch deutsch comme les gâteaux à la plaque (Blechkuchen) : une pâte briochée recouverte d’un appareil à base de Quark (fromage blanc épais) ou de crème pâtissière (Puddingcreme) puis toppé de fruits et de crumble. Déclinable à l’infini avec la majorité des fruits de saison. Ou encore les Nussecken (triangles la noisette) – une pâte sablée recouverte d’une garniture aux noisettes caramélisées et aux extrémités chocolatées – que j’étais venue goûter mais point de Nussecke à l’horizon ce jour-là malheureusement.
Chez House of Brothers on pourra également apprécier quiches et tartes flambées (la version allemande de la flammekueche n’égalant toutefois pas l’alsacienne, un peu chauvine je suis), le tout arrosé de délicieuses Schorle (mélange de jus de fruits et d’eau pétillante, la plus connue étant l’Apfelschorle à la pomme). Mon choix s’est porté vers une part de gâteau au fromage et à la rhubarbe. Le crumble manquait un peu de croustillant mais comme je suis arrivée en milieu d’après-midi, il ne sortait pas du four donc pardonnable. Les prix quant à eux sont plutôt doux, 4,50 € la part de gâteau à la rhubarbe.
Pour se familiariser avec la pâtisserie allemande, Kaffeehaus est une bonne introduction. Chez Kaffeehaus on trouve de beaux et généreux gâteaux traditionnels : Forêt-Noire, Sachertorte, Linzertorte ou encore Tarte aux noix & caramel (inspiration Engadiner Nusstorte), kouglof ou encore petites gourmandises telles que Mandelhörnchen (cornes aux amandes) et sablés. Ici on trouve également un petit rayon boulangerie et on savoure des plats salés. Arrivée pile à l’heure du Kaffee-Kuchen (la pause goûter en somme), craquage pour une délicieuse part de Käsekuchen*avec option Schorle à la rhubarbe (addiction à la Fritz-Kola). Pour les prix, on avoisine les 5,5€ pour les gâteaux. Le Kaffeehaus dispose d’une terrasse et d’une jolie salle à l’étage. Qui plus est, l’équipe sur place était vraiment sympa…
(*appelé Palatinat, j’avoue n’avoir jamais entendu cette traduction).
Première réaction en foulant le sol du restaurant « ça sent l’Allemagne ! » Bref, une bonne odeur de grillade qui vient vous chatouiller les narines. Ici aussi on retrouve les standards de la gastronomie allemande. Dans l’assiette, tous les incontournables de la cuisine allemande (et autrichienne) : Leberkäse (un pain de viande bavarois), Wienerschnitzel (escalope panée), Currywurst et autres saucisses, Sauerkraut (choucroute), Frikadelle (boulettes de viande) et la fameuse salade de pomme de terre (Kartoffelsalat).
Les becs sucrés ne sont pas en reste : roulé au pavot (Mohnstrudel), Apfelstrudel, Käsekuchen, Sacher et Linzertorte, Engadiner, petits gâteaux tels que Vanillekipferl, Nussecken, Schweineöhrchen (les très élégantes oreilles de cochon, en vrai, l’équivalent de nos petits Palmito). Des spécialités que je n’ai dégustées qu’avec les yeux ce jour-là.
Difficile de passer à côté du kebab lorsqu’on évoque l’Allemagne. En bonne junkie du sucre, le kebab ne fait pas partie mes habitudes street-food et je n’ai pas testé suffisamment d’adresses pour vous faire une « review » digne de ce nom…Recommandé par le co-gérant du Kaffeehaus, j’ai pris un aller-retour express Berlin-Paris pour vérifier si Gemüse était bien l’un des meilleurs.
Chez Gemüse, c’est de l’extra-frisch ! Premiers arrivés, premiers servis, il n’y a qu’une seule broche de viande, mieux vaut donc jeter un œil à son épaisseur avant de se mettre en rang d’oignon et faire chou blanc une fois arrivée au comptoir. Achtung donc, plus de barbaque, rideau ! Et temps d’attente un samedi midi, environ 30 minutes. Les horaires sont donc susceptibles de changer, vous êtes prévenus.
Le kebab est servi dans le pain pide, en galette durüm ou dans un bol. J’ai choisi la recette du mois au halloumi (la formule kebab du mois + frites + boisson est à 11,50€). On est à Paris, donc 8€ le kebab, la formule kebab/frites aux épices ou kebab/boisson est à 11€. Pas de quoi se ruiner non plus.
A titre comparatif, celui que l’on considère comme le plus connu et l’un des meilleurs kebab berlinois – Mustafa’s Gemüse Kebap – est à env. 5€ si ma mémoire est bonne (une excellente adresse soit-dit en passant, généreux, garnis de bons légumes grillés, un pain savoureux et croustillant et rapport qualité-prix défiant toute concurrence).
23/25 Rue de Lancry, 75010 PARIS
11 Rue Poncelet 75017 PARIS
31 Rue de Richelieu 75001 PARIS (à proximité du Louvres)
61 Rue Ramey 75018 PARIS
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