Pendant que les français sabrent le champagne, font péter les apéricubes et aspirent des huîtres, les allemands enterrent la fin d’année autour d’une raclette arrosée de Sekt. Krapfen, Berliner, Pfannkuchen, Ballen selon la région…Autant d’appellations pour les fameuses “boules de Berlin” qui mettent les puristes en PLS (au moins autant que le Mannele vs Mannala ou les Bredele vs Bredala).
On les trouve évidemment toute l’année en boulangerie, mais la saison bat son plein durant le Carnaval (Fasching) et pour Nouvel An. Riches, rassasiants, la dégustation est toujours un peu périlleuse, sucre, garniture, on en a toujours plein la bouche et plein les doigts. Saupoudrés de sucre semoule ou glace, glacés au sucre ou au chocolat, fourrés à la confiture, compote de prunes (Pflaumenmus) à la crème pâtissière (Puddingcreme), pâte à tartiner ou encore de liqueur d’œufs (Eierlikör), côté enrobage et garniture on est créatif. Petite surprise de bon goût : il existe apparemment une tradition qui veut que l’on déposerait sur la table une fournée de beignets fourrés à la moutarde.
Ces petits trucs-là tiennent au corps. La légende prétend qu’il s’agirait en réalité d’un petit rembourrage pré-Carême. La période qui précédait les fêtes de Pâques était synonyme de frugalité et de jeûne, on préparait les tissus adipeux en conséquence. Durant l’Avent et la période carnavalesque, on se constituait donc quelques réserves en prévision et on enclenchait le mode Lady Gras-gras !
Plus absorbants que le Sopalin, les Silvester Krapfen seraient depuis devenus incontournables parce qu’ils permettent de festoyer jusqu’au bout de la night (ça fonctionne aussi pour le carnaval). Encore un exemple du pragmatisme allemand.
Il paraît que les Romains déjà – et même Égyptiens – aimaient les faire frire. Et avant 1900, c’était une gourmandise exclusivement réservée aux tables de fêtes. Un pâtissier berlinois les auraient inventés en 1756 sous le régime du roi de Prusse Frédéric le Grand. Il ambitionnait de servir dans l’artillerie. Recalé, on lui a tout de même permis de devenir boulanger de campagne pour approvisionner le régiment. Il aurait confectionné des beignets ronds qui évoquent les boulets de canon en guise de remerciement.
On retrouve également des traces d’une recette de “Berliner Pfannkuchen” au 19ème dans le manuel “Praktisches Kochbuch” (1847). Depuis, c’est soit l’un, soit l’autre. A Berlin, c’est péché, on ne les appelle pas Berliner mais simplement Pfannkuchen.
Les Krapfen (parfois Kräppel, Kreppel ou Krebbel) remonteraient au 16ème, une dérivation et abbréviation de “hakenförmiges Gebäck” qui signifie pâtisserie en forme de crochet.
Prost & Guten Rutsch ins neue Jahr ! (santé et bonne glissade en 2023 !)
Pour réveillonner glander en bonne et due forme, l’Allemagne à son “Père-Noël est une ordure”. Le film „Dinner for one“ est un grand classique. Tourné en 1963 et il passe en boucle sur les écrans depuis les années 70.
Contrairement aux Quarkbällchen réalisés avec de la levure chimique, les Krapfen ont pour base une pâte levée. J’ai choisi de leur donner une forme un peu sympa pour les fêtes en les découpant à l’emporte-pièce. Je garde la version traditionnelle au chaud pour plus tard.
12
pièces30
minutes5
minutes1/2 cube de levure de boulangerie (12,5g)
100 ml de lait tiède
40g de sucre
250g de farine
40g de beurre mou
1 œuf
1 pincée de sel
sucre semoule, cannelle, sucre glace
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Pour la dégustation, rendez-vous au Café König à Baden-Baden !
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