CUL DE [ruck] SACK ?
EN VOITURE
Au départ de France : de Strasbourg, env. 35 min.
EN TRAIN
Au départ d'Allemagne avec la Deutsche Bahn : Kehl > Gengenbach via Offenburg, entre 35 et 45 min.
C’est l’une des fêtes les plus populaires chez nos voisins, appelée également la cinquième saison de l’année. Fasent, Fasnet, Fasnacht ou encore Fasching…En Forêt-Noire et dans le Bade-Würtemberg (et jusqu’en Suisse et Alsace natürlich), on l’appelle Fasnet. Classé au patrimoine culturel immatériel Unesco depuis 2014, le carnaval souabe-alémanique démarre le jour de l’Épiphanie, le 6 janvier (même si en réalité les festivités et soirées démarrent bien avant). C’est vraiment l’un des temps forts de l’année qui anime les villes et les allemands. On respire Fasching, on suinte Fasnacht par tous les pores…
Fastnacht chez les uns, Karnaval chez les autres, ça c’est une histoire de patois et de région. En Bavière et en Autriche, on parle de Fasching. Dans la région du Rhin (Köln, Mainz, Düsseldorf) plus au nord, ce sera Karnaval. À en croire l’étymologie des deux termes, les uns (au nord) disent adieu aux plats carnés, tandis que les autres (au sud) disent bye bye à l’alcool. Même concept mais deux carnavals bien distincts…
Le Carnaval Souabe-Alémanique est plus récent (20ème s.) que le Carnaval Rhénan (le premier défilé du Rosenmontag de Köln remonte à 1823.) Très codé, il suit des rituels bien précis. Les carnavaliers sont regroupés en corporations, les « Narrenzünfte ». A chaque localité, sa corporation. Le premier rassemblement de fous à Fribourg date de 1928, à Gengenbach la corporation des fous a été fondée en 1925 et celle d’Offenburg en 1933. Il existe même une association qui regroupe toutes les corporations, la Vereinigung Schwäbisch-Alemannischer Narrenzünfte (VSAN), c’est du sérieux !
Carnaval de Fribourg-en-Brisgau
Si son origine remonte au moyen-âge, ses traditions et célébrations sont étroitement liées au catholicisme et à celles des fêtes de Pâques. Avec ses défilés de rue, il a aujourd’hui un caractère festif et populaire plus que religieux.
Le Carnaval est la période qui précède le Carême. On liquide toutes les denrées périssables et on festoie. En résultent des orgies de mets gras, sucrés (beignets en tête) ou à base de viande et des soirées où l’alcool coule à flot ! Ces fêtes paillardes démarrent le « Schmotziger Donnerstag », le jeudi-gras (et non sale), qui précède Mardi-Gras et le Mercredi des Cendres.
« Fasnachtsmändig » au sud, « Rosenmontag » au nord pour le Carnaval Rhénan, le lundi, c’est la cerise sur la Forêt-Noire, le pompon sur le Bollenhut* ! C’est LA journée des grandes cavalcades, des cortèges de chars, rythmés par les vents et percussions des fanfares de « Guggemusik » ! Le Mercredi des Cendres, fertig, aus, on range les masques, on remise les costumes et on fait ceinture jusqu’à Pâques.
En Allemagne, le Carnaval démarre en principe le 11 novembre 11h11, le jour de la St Martin et 315ème jour de l’année, date qui marque le début d’une autre période de jeûne – l’Avent – qui s’étend jusqu’à Noël. Un autre prétexte pour une joyeuse bombance ! Durant la cérémonie d’ouverture, on désigne un couple princier.
(*le chapeau traditionnel de la Forêt-Noire)
Quand les carnavaliers déguisés lancent « Narri », les spectateurs répondent « Narro ». Vous l’avez peut-être déjà entendu et vous vous êtes demandés ce que pouvaient bien brailler les allemands…C’est un cri de salut et de reconnaissance entre eux. Mais qui ça, eux ? Les fous ! C’est ce que scandent traditionnellement les carnavaliers dans le sud de l’Allemagne. Dérivé de Narr, le fou, et renforcé par le suffixe « o » qui s’utilisait fréquemment autrefois. Dans le nord, on s’égosille plutôt avec un « Alaaf“ ou un „Helau“ !
Les sorcières, les diables et autres bêtes à cornes sont surreprésentées dans les cavalcades. Les masques ne sont pas franchement rassurants voire carrément creepy. Parce qu’en défilant bruyamment dans les rues, on chasse aussi les fantômes de l’hiver (et on traumatise un peu les mouflets en passant), rien à voir avec le Carnaval Vénitien ! Principalement en bois, eux aussi sont différents d’une corporation / localité à l’autre, tout comme les costumes, qui restent invariablement les mêmes et se transmettent de génération en génération.
À Gengenbach, le pendant joyeux de la sorcière s’appelle le « Spättle ». On le reconnait à son costume de tuiles en tissu patchwork (plus de 1200 tuiles par costume) et son bonnet à grelots. Le costume est en principe porté par les femmes. Les cris de salut, les chants, les discours en dialecte comme les costumes sont de forts marqueurs, avec eux, les carnavaliers formalisent une identité et l’appartenance à un territoire.
Gengenbach est une petite ville de la Forêt-Noire (11K habitants) mais son Carnaval (comme son Calendrier de l’Avent) attire énormément de touristes et de locaux. Les prémices du Carnaval de Gengenbach remonteraient au 13ème siècle…Les jours de défilés comme lors des cérémonies d’ouverture et de clôture, le centre-ville et la Place de la Mairie (Marktplatz) sont noirs de monde. Le centre est totalement inaccessible, il faut donc se garer sur les parkings alentours (P5+P7 gratuits).
Le grand défilé de fous (Narrenumzug) a lieu le dimanche (Fasnachtssonntag, celui qui précède Mardi-Gras) à 14h. Le cortège défile dans la Hauptstrasse en passant par la Viktor Kretz-Strasse jusqu’à la Obersdorfstrasse et il fait en principe deux fois le tour…La période carnavalesque se termine par un brasier de balais (ou d’une sorcière empaillée), rituel de clôture durant lequel les sorcières sautent au-dessus du feu (comme d’en d’autres villes telles qu’Offenburg).
Le Carnaval de Gengenbach mérite vraiment le détour. Certes, pas aussi imposant et spectaculaire que celui de Bâle mais à taille humaine. Les chars sont vraiment foufous et inventifs et l’ambiance super sympa et bon enfant…J’ai beaucoup apprécié ce carnaval, l’enthousiasme, la bonne humeur et la folie qui s’emparent des gens. En matière de grosse fiesta, ils n’ont rien à nous envier, les allemands savent y faire.
Et puis on ne boude pas son plaisir de s’enfiler une bonne Bratwurst, une bière et un beignet. C’est d’ailleurs ici que j’ai découvert cette petite spécialité avec juste ce qu’il faut de gras et de croustillant. Suivie d’une petite pause-café au chaud à la Marktscheune, un restaurant doublé d’un marché couvert à l’entrée de la ville. Les parts de gâteaux sont belles, les prix plus que corrects, surtout quand on voit la taille des portions
Marktscheune, Berghaupten
Si les traditions carnavalesques vous intéressent, allez faire un saut au musée Erlebnismuseum Niggelturm de Gengenbach. Ce musée de sept étages retrace l’histoire du carnaval de la ville, vous deviendre incollables sur les coutumes, personnages, costumes et masques…
(Musée du carnaval ou Corporation des fous)
Turmstraße 14, 79098 Fribourg en Brisgau
Hauptstraße 37, 77723 Gengenbach
Expo temporaire du 01.04. au 29.10.2023.
Auf dem Grün 1, 77791 Berghaupten
Au départ de France : de Strasbourg, env. 35 min.
Au départ d'Allemagne avec la Deutsche Bahn : Kehl > Gengenbach via Offenburg, entre 35 et 45 min.
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